Sarah et la saison des pluies
Depuis que nous sommes rentrés de vacances (à ce propos, nouvel album photos à votre droite mesdames et messieurs), c'est la saison de pluies. Ce qui ne veut pas dire qu'il pleut. Oulà, non. C'est bien plus sournois. Ca veut dire qu'il y a de l'eau partout. Surtout dans les murs de mon appartement en fait. Ce qui cause :
1) De disgracieuses et dégoûtantes taches de moisissures sur les murs blancs
2) La putréfaction lentes mais irrémédiable de toutes les affaires auxquelles je tiens
3) L'interdiction formelle, par toutes les femmes chinoises de mon entourage,* de faire une lessive à moins de posséder un sèche-linge (sinon évidemment vos vêtements tout propres sortis de la machine pourriront au lieu de sécher au contact de l'air vicié de Zhongshan). N'ayant pas de sèche-linge, oooh nooon, trop con, je suis OBLIGEE d'aller au pressing.
Il y a un autre inconvénient majeur de la saison des pluies auquel je n'avais pas pensé. Pourtant j'aurais dû m'en douter quand au supermarché, j'ai traversé des rayons entiers de moustiquaires. J'ai pensé "oh des moustiquaires". Et c'est tout.
Deux semaines et 278 piqûres de moustiques plus tard, je voulais une moustiquaire. Et quand je dis 278, je ne fais pas dans l'hyperbole. Le moustique chinois est une espèce très virulente, capable de vous empêcher de dormir des nuits entières, à vrombir narquoisement à votre oreille avant de trouver la planque idéale au moment pile où vous allumez la lumière. Là n'est pas son seul défaut. Le moustique chinois aime piquer mais attention pas n'importe qui. Moi, en fait. Le Camille, il aime moins.
Et aussi, le moustique chinois se fout totalement de la citronnelle (je le soupçonne même de trouver que ça sent bon) et de tout autre répulsif, même les pschitt "spécial tropiques" qui coûtent un bras.
Vous l'aurez compris, le moustique chinois est très agaçant.
Et c'est là que j'ai repensé à la moustiquaire.
D'ailleurs, je ne sais pas pour vous, mais moi avant, quand on me disait "moustiquaire", je pensais grand morceau de tissu à suspendre au plafond qui tombe gracieusement autour du lit. Un truc d’aventurier, mais super esthétique quand même. Bah non en fait. Ma moustiquaire, c'est plutôt comme une tente igloo transparente à monter directement sur le lit. Et elle est ornée d’une très laide dentelle bleue synthétique. Tout de suite, ça fait beaucoup moins roots.
- zouuuuip** je rentre dans le lit
- zouuuip**, je referme précipitamment derrière moi pour bloquer l'accès à l'Ennemi
Finalement, c'est un peu comme si je faisais du camping mais chez moi (= dans un vrai lit, avec un oreiller sous la tête, pas une serviette de plage roulée en boule). J'adore.
S.
* loin de moi l'idée de faire de l'anti-féminisme en associant les mots "femme" et "lessive" mais en Chine, les hommes ne savent même pas ce que ce mot veut dire. Donc évidemment, c'est plutôt les femmes qui me donnent des conseils sur le sujet.
* *onomatopée visant à reproduire le plus fidèlement possible le bruit d'une fermeture qu'on monte et qu'on descend.